Comment
« un Gavot » bon teint a-t-il pu découvrir et s’intéresser à
ce jeu alors quasiment inconnu dans « les Basses
Alpes » ?
C’était
en l’an de grâce… 1950 ! Le samedi soir nous passions chez l’ami
Maurice « Maurisset » Béhar, le chemisier des jeunes branchés ! Jouant à
l’aile du jeune rugby club Dignois, il me proposait de l’accompagner le
lendemain avec l’équipe qui jouait à Salon.
Aux côtés de quelques
anciens ayant tâté et tété le ballon ovale du coté de Bézier, Toulon,
La Savoie, l’Ariège ou l’Ardèche, plusieurs jeunes dignois avaient été
contaminé par le virus ovalien, Linas, les trois frères Rinjonneau.
Jean-Marie Guieu, Raymond Chastel, Yves Manent et quelques autres. Il y
avait aussi chaque dimanche quelques militaires du 11° B.C.A venant de
Barcelonnette.
Le match à Salon n’était pas des plus faciles quand
tout à coup, dans la tribune un dignois s’écrie : « nous avons le
ballon ! » le président Paoli demande : « Qui attaque ? », « C’est
Carbonneil. Alors il y a essai ! » Stupéfaction des Salonnais car la
ligne était encore loin…
Pierrot Carbonneil n’était pas n’importe
qui ! Longiligne, international junior à XIII, le Catalan de Rivesaltes
fixait un premier adversaire, cadrage-d’ébord’, contre-pied,
accélération, et la terre promise au bout ! Jamais je n’avais connu
pareille émotion sportive !
La découverte du Rugby avait été merveilleuse, cet amour, cette passion pour le ballon ovale n’allait plus me quitter…
Cadet, puis junior, j’étais peu à peu intégré à l’équipe tandis qu’une formation débutait au lycée Gassendi avec Roger Pierson.
En
1952, avec « les chasseurs » du 11°, quelques Gapençais, les victoires
s’accumulaient dans ce championnat à XIII jusqu’au titre de champion du
Littoral et une finale de Provence perdue contre le S.O Avignon à st
Ruf.
Mésentente entre dirigeants et entraineur, le départ de
nombreux cadres, Digne était montée d’un échelon et malgré une entente
avec Manosque des Tricou, Maillet, Zarantin, la saison fut forte pénible
annonçant la mise en sommeil.
Il fallut attendre la saison 62-63
pour voir une première équipe renaitre à.. Saint Auban. Une forte belle
époque ponctuée notamment par deux victoires sur Nîmes lui aussi
débutant et une participation au championnat de France, un match
« volé » contre Pont en Royan.
Le rugby creusait son trou dans les Basses Alpes. Cadarache, Sisteron puis Manosque se convertissaient au ballon ovale.
Digne
ne tardait pas à repartir en 1967. Matches amicaux contre La Mure,
première victoire en championnat de Provence à Marseille contre… les
Tramways, quelques belles saisons avec une équipe de copains, puis une
blessure au genou. Quelques matches… En Réserve à 40 ans avec ceux qui
auraient pu être mes fils et vers la fin des années soixante-dix, Riton Camboulives me
confiait l’école de rugby ! J’avais remis un doigt dans
l’engrenage, les deux bras et le reste allaient y passer…
J’ai vécu de fort belles années, pris un bain de jouvence au contact de ces jeunes, pleins de qualités et d’enthousiasme.
Je
n’irai pas jusqu’à dire que les bons s’en vont et…, mais nous avons vu
partir avec joie et regrets à la fois Lionel Conciatore vers Toulon,
Rolland Bayle (nice), Stéphane Niego, Cyril Desbats (Nimes), Cyril
Rouanet (Bézier), Colas Casalta vers Toulouse et cobien d’autres qui
nous ont quittés pour suivre leur famille ou leurs études.
Quelques
grands moments de joie avec une équipe Benjamin se mettant en évidence
face à Chateaurenard, le SMUC entre autres jusqu’à la cerise sur le
gateau, le titre de champion de France Cadet UFOLEP remporté en 1996 à
Issoire face à Castelnaudry ! Gilles Villaron, premier selectionné
Provence ouvrant la voie à beaucoup d’autres.
Je n’aurais garde
d’oublier les deux titre de champion de Provence sénior, trois Coupes de
Provence, les finales, les titres glanés par les Juniors, les treizes
participation aux championnat de France (qui dit mieux ?), les
merveilleux souvenirs du Tournois internnational à VII (nous étions des
précurseurs !) et son prolongement à Glasgow et Murrayfield.
De très bons moments à Saint Pierre de Gaubert puis sur le stade Christophe Ménard (un frand vide laissé par le regretté Tétard)
et sur de nombreux terrains de Provence et de France. Que du bonheur !
que tous ceux qui ont pris le relais, dirigeants, éducateurs, animateurs
on ne peut plus bénévoles, trouvent ici mes encouragements et mes
félicitations pour continuer à faire vivre le Rugby dans une région ou
ce n’est pas si facile !
Francis AUZET